Je te veux vivant
La mort, toujours et encore! N’est-elle pas liée aux plus grandes angoisses, aux souffrances les plus douloureuses de l’être humain? Virginia Pésémapéo Bordeleau a écrit les poèmes de la première partie de ce recueil «pour apaiser la souffrance à la limite du tolérable» liée à la perte d’un fils. Les textes de la deuxième partie abordent également la lutte contre la mort, la souffrance provoquée par l’abandon, autre forme de perte qui appelle le deuil.
L’auteure nous entraine dans deux trajectoires de la douleur qui, au sortir, font échec à la mort. La première nous amène progressivement à chanter la vie à travers la présence du fils dans les petites choses du quotidien laissées derrière lui, à travers les souvenirs ensoleillés de son rire, à travers un toast à son amour inconditionnel et intemporel. Je pense à toi, parmi les esprits bien-aimés, présent dans les splendeurs du monde.
La deuxième trajectoire nous fait entrer dans la lutte acharnée que mène la femme angoissée contre la mort qui danse avec son amoureux. Si la mort est vaincue, cette guerre laisse la femme abandonnée et meurtrie. Mais l’appel de la chair, moteur essentiel de la vie, est toujours présent. Regardez la guerrière, insoumise et rebelle. Entendez-la chanter d’une voix gutturale en berçant ses hanches drapées de vent.
Je te veux vivant est une ode à la vie, celle d’une battante qui a traversé les arcanes de la souffrance et de la mort.