Rivière errante
Le recueil de poèmes Rivière errante, Kanientaratátie dans la langue mohawk, est divisé en trois parties qui se répondent les unes aux autres. Elles s’articulent autour de la reconnaissance de la culture mohawk et de sa pérennité sur le territoire des Basses-Laurentides. Dans un court préambule, l’auteur nous dit qu’ainsi, « les voix au-dessus de l’Outaouais, la rivière errante du titre, voix du passé et d’aujourd’hui, voix heureuses ou blessées, voix hurlantes et chuchotées sont autant de présences multipliées par les miroitements du réel. La parole se fraie un chemin à même celui de la rivière. Chacun des poèmes trouve son lieu dans la mesure où il s’accorde à l’une de ces voix courant sur l’Outaouais, rivière chorale. »
Ce recueil est précédé du poème Soleils blastés , fable moderne où un jeune Anishinabe hésite entre soigner ou conduire à la mort un survivant d’un accident d’avion.
« La poésie de Michel X Côté en est une de résistance » (Christian Girard, Pantoute). Avec Rivière errante , à la suite de La Cafétéria du Pentagone paru en 2011, « le poète insurgé continue d’être à l’écoute et de nous parler des Amérindiens spoliés, gagne-petit pris à la gorge et autres dépossédés de naissance. » (Dominique Tardif, VOIR, décembre 2011)
Ici, la langue est en symbiose avec l’univers décrit. Une alternance d’oralité et d’images poétiques fortes ainsi qu’une utilisation ponctuelle de la langue mohawk agissant comme une illustration, tout sur le plan formel fait de ce livre une œuvre importante et nécessaire, un appel à l’ouverture.
« C’est du seul point de vue d’un poète qui rencontre une culture nouvelle sur un territoire certes familier mais dont la toponymie dans la langue de l’autre laisse entrevoir une relation à ce territoire très différente de la sienne que Rivière errante a pris forme. Dès le moment où je reconnais l’autre, sa langue me parle. »